News and Reflections: A poem from the archives of Chris Boudreau -- October 5, 2018

“Moi j’suis un Acayen
Un vrai de vrai
Avec du sang indien
Mêlé de sang français.
Sans le vouloir
Coule aussi en moi du sang
anglais
Mais n’allez surtout pas croire
Que cet accident me plait.
J’suis né en hiver
Par une journée de froid
Mon pays c’est l'hiver
Je n’avais pas le choix.
J’suie d’écorce rude
Et bâti de bois franc
J’aime bien la solitude
Je suis I’ami du vent.
J’sais manier la hache
Sans blague, j’sais bûcher.
Comme tous ceux de ma race
A grands coups j’abats l’adver-
sité.
J’ai de mes ancêtres
Une soif de liberté
Tout ce que j’ai en tète
C’est eux qui me l'ont donné.
L’Anglais m’a légué
Sang froid et courtoisie
Il m’a aussi laissé
Son regard froid de sournoi-
serie.
Le Français, lui, m’a donné
Amour, langue et passions
J’ai aussi hérité de lui
Faiblesse et soumission.
De I’Indien, j’ai acquis
Fierté, ruse et patience
Sans oublier qu’il m’a nourri
D’un peu de haine et de
Méfiance.
Mais votre pays est bel et bien
perdu
Messieurs les Anglais, les
Français et les Indiens
Puisque vous avez conçu
Sans le vouloir un maudit
Acayen”.”