Note: Please use Google Chrome browser to view this page and Google Translate to convert the text from French to English. LA FAMILLE SOUVERAINE En Nouvelle-France, en l’absence de guilde, de corporation municipale, de commune de village ou d’autres institutions privées — à l’exception du clergé — la famille assumait un rôle prédominant, alors que Canadiens et Acadiens se percevaient d’abord comme des membres d’un même clan familial. Aux 17e et 18e siècles, les femmes de la colonie donnaient en moyenne onze naissances au cours de leur vie. Dans les campagnes, les enfants commençaient à aider leurs parents en effrayant les oiseaux pour les maintenir à distance des récoltes, en prenant soin des plus jeunes et en s’occupant des animaux de la ferme. À mesure qu’ils prenaient de l’âge, ils se voyaient confiées de plus grandes responsabilités. Les parents, dépendant de cette assistance, ne pouvaient ainsi imposer une autorité trop rigide à leur progéniture et se retrouvaient souvent forcés de prendre leur intérêt en compte dans la gestion du quotidien. La coutume et les institutions coloniales encourageaient quant à elles la solidarité familiale en obligeant ses membres à s’entraider les uns et les autres. L’assistance mutuelle qui assurait le bien-être d’une personne devait venir d’abord de la parenté, alors que la refuser à un proche dans le besoin était considéré comme rien de moins qu’immoral. Les officiels coloniaux pressaient d’ailleurs les familles de prendre la responsabilité de la garde d’orphelins apparentés. Après la mort d’un patriarche, la cour locale autorisait une assemblée d’au moins sept membres familiaux, ou si nécessaire d’amis proches, pour décider des pourvoyeurs des enfants jusqu’à ce qu’ils atteignent la majorité. Dans la loi coloniale du régime français, on parlait d’obligations familiales plutôt que de libertés personnelles. Conjuguée à l’influence autochtone exercée sur les Canadiens, l’importance du clan familial, véritable pierre d’assise de toute société saine et équilibrée, est naturellement à la source de ce trait culturel, longtemps maintenu chez leurs descendants, à penser en termes collectifs. Selon l’historien émérite anglo-canadien Peter N. Moogk, cet état de fait contribuera aussi à l’ouverture historique dont les Canadiens français — devenus Québécois — ont toujours fait preuve devant les revendications de droits civils par des membres des minorités ethniques au Québec. Une bonne année 2024 à toutes et à tous! Pour commander Le Nouveau Monde oublié : http://marco-wingender.ca/ Crédit d’illustration : Dessin apparu dans L’Opinion Publique en 1881 (Bibliothèque et Archives nationales du Québec) Re-printed with the gracious permission of the author.
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November 2024
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